M comme MAÎTRE DE BATEAU

comme MAÎTRE DE BATEAU.
Les maîtres de bateaux étaient le plus souvent propriétaires de 3 à 4 bateaux. Ils employaient des mariniers, salariés à la journée ou à l'année, et assumaient les autres frais. Ceux du halage tout d'abord, à la remontée, il s'effectuait par les hommes ou les animaux de trait. Le plus souvent des chevaux et des bœufs  accouplés tractant 3 ou 4 bateaux. En fonction de l'importance du chargement, il était nécessaire qu'il y ait 2 ou 5 chevaux, ou 2 ou 4 bœufs. Certains maîtres de bateaux gardaient les animaux pendant tout le voyage et les faisaient redescendre en bateau. D'autres relayaient leurs animaux après un jour entier de traction.

 

 

La navigation fluviale sur le Tarn et la Garonne.

Le Tarn rejoint la Garonne après la ville de Moissac. La majeure partie du cours de cette dernière se déroule dans une large plaine de vallées, où le lit de la rivière se déplace fréquemment avant que l'homme le fixe peu à peu par de très gros travaux d'endiguement. La pente est irrégulière et forte, formée de biefs calmes et relativement profonds séparés par des rapides, les étiages sont accentués et prolongés.
Ces conditions ne favorisent évidemment pas la navigation. Elles expliquent pourquoi les bateaux de Garonne étaient de faible tonnage, longs, étroits et de faible tirant d'eau. Cependant, la Garonne a connu autrefois une très intense navigation, comme ses grands affluents le Tarn et le Lot.
Les gabares sont de larges barques à fond plat et relevées aux extrémités de différentes dimensions. Elles sont longues afin d'avoir un tonnage suffisant, mais étroites pour franchir les écluses.
En 1850 on édifie les chaussées et les écluses qui découpent le cours de la rivière en biefs assez profonds. Les gabares à faible tirant d'eau furent remplacées par de vraies péniches tirées par des chevaux progressant sur le chemin de halage. On exportait vers l'aval des céréales (seigle), du vin et du charbon de terre. Au retour le fret était constitué de sel, de sardines ainsi que de tabac et de laine et de produits des colonies.

 

Gabare - AD du Lot

 

Le Tarn concentre un certain nombre d'emplois : la pêche, la navigation fluviale et le transport de vivres, ainsi que la construction de bateaux. Un grand nombre de gens vivent de la rivière : les patrons de bateaux, les maîtres de bateaux et les matelots. Il y a un grand nombre de "marins" terme qui désigne alors les mariniers.
Toute une petite société vivait de la batellerie : les tireurs de gabare à la corde sur les chemins de halage et les marins formaient une classe intermédiaire dominée par les maîtres de bateaux, entrepreneurs possédant quelques embarcations. Aux escales ils couchaient à bord sous une bâche, ou dans des auberges de mariniers. Les travailleurs de la rivière ne consacraient qu'une partie de leur vie à cette tâche rude et aventureuse.

Dans la famille Doux demeurant paroisse Sainte-Catherine à Moissac (Sainte-Catherine est la patronne des bateliers), on est "marins" de père en fils. Pierre Doux dit Poncet est pêcheur, son fils cadet Pierre II est pêcheur puis matelot, un autre de ses fils Jean est marinier en 1718. 
Leurs filles épousent majoritairement des mariniers. Jean fils de Pierre II est qualifié de maître de bateaux en 1738 dans un contrat notarié, puis patron de bateaux en 1743. On peut facilement imaginer que Jean a amassé assez d'argent afin d'acheter un puis plusieurs bateaux et de se mettre "à son compte".  Le fils de Jean, Pierre III est lui aussi maître de bateaux et les deux grands-pères de son épouse Jeanne Salers sont aussi mariniers en 1780. Après la révolution, la profession a pratiquement disparu de la famille Doux : ont-ils perdu leurs biens en cette période troublée ?

 

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