V...comme Veillée des femmes

Les veillées ont une origine fort ancienne et tiennent une grande place dans la vie privée des paysans, et encore plus particulièrement dans celle des femmes.
C'est surtout autour de leur quenouille, pour filer, que les femmes se réunissent le soir, souvent fort tard. La veillée au Moyen-Age est désignée par le lieu où elle se tient :"escreigne" ou "acrogne" (de skarn qui veut dire fumier), "couarail" en Lorraine (de carogier, parler sur la place publique), "cantou" dans le Sud-Ouest (altération de l'occitan contou del fioc, le coin du feu), "craissat" dans le Nord (nom de la lampe à huile que l'on amenait)...
C'est une petite pièce formée de plusieurs perches plantées en terre de façon circulaire, ployées en haut, et recouvertes de mottes de fumier séché servant d'isolant. Une ouverture entre les perches permet de pénétrer dans cet abri. Ce terme désigne plus tard la pièce de l'habitation qui sert à la veillée, puis au XIXe, il désigne encore une veillée ou plus spécifiquement une réunion de femmes qui filent, tricotent ou brodent en racontant des histoires.
C'est là généralement après le diner que se transmet de génération en génération, la culture populaire dont les femmes sont les dépositaires : contes, légendes, histoires prodigieuses, recettes, dictons... Les hommes n'en sont pas exclus puisqu'ils fréquentent ces veillées, d'abord enfant en accompagnant leurs mères, puis plus tard quand ils s'y rendent afin de rencontrer des jeunes filles.


Taccuino Sanitatis - Une veillée au XIVe siècle

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