F comme FAMILLE
Passionné par la Comédie Humaine qui avait l'ambition de décrire les hommes, les femmes et les choses de toute une société, Zola décide d'écrire une fresque immense et de se concentrer, à la différence de Balzac, sur une seule famille, à travers cinq générations étudiées selon un modèle scientifique.
"Je
veux expliquer comment une famille, un petit groupes d'êtres, se
comporte dans une société en s'épanouissant pour donner naissance à dix,
à vingt individus, qui paraissent, au premier coup d'œil, profondément
dissemblables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux
autres. L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur.
Je
tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des
tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d'un
homme à un autre homme. Et quand je tiendrai tous les fils, quand
j'aurai entre les mains tout un groupe social, je ferai voir ce groupe à l’œuvre, comme acteur d'une époque historique, je le créerai agissant
dans la complexité de ses efforts, j'analyserai à la fois la somme de
volonté de chacun de ses membres et la poussée générale de l'ensemble.
Les
Rougon-Macquart, le groupe, la famille que je me propose d'étudier, a
pour caractéristique le débordement des appétits, le large soulèvement
de notre âge, qui se rue aux jouissances." Zola, Paris, 1871
Les Rougon-Macquart feront de Zola le chef de file des naturalistes :"Je ne veux pas peindre la société contemporaine, mais une
seule famille, en montrant le jeu de la race modifiée par les milieux.
Si j'accepte un cadre historique, c'est uniquement pour avoir un milieu
qui réagisse ; de même le métier, le lieu de résidence sont des milieux.
Ma grande affaire est d'être purement naturaliste, purement
psychologiste."
Arbre généalogique, Paris, 1893 |
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