T comme TABLIER

Le tablier cumule trois fonctions dans l'habillement féminin : protection, symbolique et ornement. Le chanvre, les toiles rustiques, les tissus usagés réemployés sont les principales matières utilisées pour les grands tabliers des travaux ordinaires que l'on ceinturaient par des attaches ou une coulisse. Des poches sur le devant ou intérieures plus ou moins grandes complétaient le tablier.
La percale, le taffetas et la soie, des petits plis ou des fronces étaient choisis pour confectionner les tabliers longs et étroits des tenues de fête.
A la maison, il avaient plusieurs fonctions : protéger la robe, faisant office de gant pour retirer une poêle du fourneau, panier afin de transporter les légumes ou le petit bois jusque dans la cuisine...


Tablier de fête - Quimper

Le tablier est aussi vêtement de travail. En Provence, la poissonnière est vêtue d'un tablier avec de larges poches. Initialement ce tablier était fait de la toile épaisse des navires, de couleur écrue. Plus tard il sera confectionné dans un tissu plus résistant et sera de couleur noire.
La coutelière au XIXe siècle, portait un costume qui était en réalité son magasin de vente ambulant. L'élément essentiel de son costume était le tablier de travail appelé "poche à couteaux". En lustrine verte et doublé de cuir, sa particularité résidait dans ses trois ou quatre poches sur lesquelles étaient cousus ou sertis de gros crochets auxquels la coutelière suspendait son achalandage

Tablier de poissonnière - Marseille

Les crochets de tablier étaient utilitaires jusqu'au début du XXe siècle, c'est un objet typique des artisans. Bien visible et positionné dans le dos de l'artisan, il mettait en avant l'appartenance à une corporation. Les artisans s'en servaient pour attacher leur tablier en réunissant les deux liens, dont l'un était muni d'une boucle et grâce au crochet recourbé fixé sur l'autre patte, l'artisan maintenait son tablier serré autour de sa taille.


Crochet de la corporation des bourreliers

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