U : l'UNION LIBRE d'ANNE-MARIE

Au XIXe siècle, la ville de Mulhouse est appelée le "Manchester français". L'essor des transports fluviaux par le creusement du canal du Rhône au Rhin, le développement des voies de chemin de fer avec la construction de la ligne Strasbourg-Bâle, l'expansion de l’industrie textile grâce à la machine à vapeur acquise par DMC, autant de progrès qui font de Mulhouse le fleuron de l’innovation industrielle.
C'est là que se rencontrent vers 1834 André Strohm, cordonnier de son état, âgé de 26 ans, fraichement arrivé du grand-duché de Bade, et Anne-Marie Grass, servante, âgée de 23 ans, native de la commune d'Ingersheim près de Colmar, orpheline de père et de mère dès l'âge de 8 ans. Rapidement Anne-Marie met au monde Cécile en 1835, Emile en 1838 et Louise en 1842 tous nés à Mulhouse. André est toujours cordonnier mais Anne-Marie est sans état lors de la naissance de Louise. Trois naissances et trois adresses différentes toujours dans le centre de Mulhouse. 
Mais André et Anne-Marie vivent en concubinage. En ville à l'époque de la révolution industrielle, les couples s'affranchissent de l'église et la tolérance l'emporte dans les milieux populaires. La superposition de l'industrialisation et du concubinage est alors importante.
En 1842 le couple a quitté Mulhouse et s'est installé à Ingersheim le village natal d'Anne-Marie. Un quatrième enfant y voit le jour au mois d'octobre. Est-ce le retour près de la famille d'Anne-Marie qui apporte des changements, car le 16 août 1843 ils décident de s'unir devant l'officier d'état-civil d'Ingersheim et d'y légitimer trois de leurs quatre enfants naturels. Edouard leur quatrième enfant né en 1842 à Ingersheim hors mariage a quand même été enregistré sous le patronyme de Strohm. Ils s'installent alors dans la commune et cinq autres enfants verront le jour après ce mariage tardif.

Mulhouse de 1756 à 1836
AM Mulhouse


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