E comme Endogamie des bourgeois de Paris

A ce jour l'ascendance de Magdeleine se situe presque exclusivement au sein de la bourgeoisie corporative de Paris. La plupart des individus que j'ai rencontrés dans les actes notariés sont dénommés "bourgeois de Paris", qualité globalement assortie de celle de marchand, sans pour autant connaitre le métier exact de l'individu : mercier, boulanger, épicier...

Pour être "bourgeois de Paris", il faut être propriétaire ou locataire depuis au moins un an et un jour, servir éventuellement dans la milice et avoir reçu du Bureau de la Ville le pouvoir de payer personnellement les taxes municipales. Contrairement à nos jours, s'acquitter de ces taxes est une faveur au XVIIème. 
Selon le quartier et la valeur des propriétés, cela pouvait désigner des gens très différents : un noble jouissant des privilèges de la ville, un libraire de la rue Saint-Jacques ou bien un mercier du Palais, un rentier, mais encore d'anciens marchands ou maîtres de métier retraités. Les provinciaux nouvellement venus dans la capitale tenaient beaucoup à ce titre.

En 1636, le Bureau de la Ville de Paris délibère : la différence est à faire entre le "Bourgeois de Paris" qualité utilisée seule - le bon bourgeois - c'est à dire les personnes qui vivent de leurs rentes noblement ou les financiers mais exclusivement ceux qui s'occupent des deniers royaux, et le "bourgeois de Paris" celui des corps des marchands, des officiers de la ville ou des jurés de métiers.

Plusieurs études sur la stratification sociale à Paris à partir des contrats de mariages et des inventaires après décès ont été menées et la structure sociale de la société parisienne est bien plus complexe qu'elle n'y parait puisque si certains groupes de qualités vont ensemble, il faut aussi les dissocier.

Dans les professions que j'ai relevé si les unions suivent une certaine endogamie sociale, il n'en est pas toujours de même avec les métiers exercés. Même si l'ascension sociale était une volonté pour certains, les disparités professionnelles de la famille GIGOT m'ont quelque fois surprise.


Arbre de descendance par profession de la famille GIGOT à compter de Maurice GIGOT vers 1600. En bleu les professions exercées par les fils, en rouge les professions exercées par les gendres. Ne sont notés que les enfants dont j'ai pu trouver le métier. La grande majorité sont qualifiés de bourgeois de Paris (cliquer pour agrandir).


Commentaires

  1. C'est intéressant cette différence de statut selon s'il y a majuscule ou pas. Je me demande combien de temps ça a duré, et dans quel cas ça s'applique à mes parisiens

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  2. J’ai le sentiment que l’endogamie était générale, même dans les milieux modestes. Cela n’empêchait pas des exceptions avec une ascension où une descente sociale.

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  3. Je ne suis pas certaine que l'on puisse réellement parler d'endogamie mais, c'est sûr, il fut une époque où il était très difficile de sortir de son milieu ; l'exercice de certains métiers étaient bien plus réglementé qu'on le pense aujourd'hui.

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