le XVIIe et le Grand Bureau des Pauvres

Le Grand Bureau des Pauvres de Paris, placé sous l'autorité du Parlement de Paris est l'ancêtre de l'aide sociale dès le milieu du XVIème. Il a pour rôle d'administrer les secours à domicile, il devait "suivant l'ordre de charité, nourrir les pauvres invalides et faire travailler ceux qui peuvent gagner leur vie au labeur de leur corps". Et plus précisément secourir les personnes âgées et les enfants de toutes les paroisses qui ne sont pas en mesure de gagner leur vie.  Installé place de Grève, il est dirigé par le procureur du Parlement. 

Place de Grève - Plan J. de LA CAILLE

Le Grand Bureau distribue des secours en espèce et gère deux maisons hospitalières dont les fonds sont consultables dans les archives de l'AP-HP : les Petites Maisons et la Trinité.
L'Hôpital des Petites Maisons (aujourd'hui Hôpital Corentin Celton) avait deux objectifs : le soulagement des pauvres et le recul de la mendicité à Paris. Il favorisait le travail des personnes valides, distribuait des secours en argent et en nature aux nécessiteux, organisait un service médical à domicile et hospitalisait les aliénés, les vénériens et les teigneux.
La Trinité est affecté aux orphelins, enfants pauvres et invalides, de parents emprisonnés ou tués, c'est l'hospice des Enfants Bleus en référence à la couleur de leurs habits. Les corporations parisiennes étaient chargées de prendre en charge la formation de ces enfants afin de leur donner une chance de pouvoir s'établir et de vivre honnêtement.

Les Petites Maisons quartier du Luxembourg - Plan J. de LA CAILLE

La Trinité quartier Saint-Denis - Plan J. de LA CAILLE

Les ressources de l'assistance pour l'Hôtel-Dieu proviennent des biens et des rentes propres, des bienfaits sous forme d'exemption et des charités publiques, quêtes dans les paroisses, aumônes diverses et charités du Grand Bureau alimentées par la taxe des Pauvres. [Article 73 de l'ordonnance de Moulins "Ordonnons que les pauvres de chacune ville, bourg ou village seront nourris et entretenus par ceux de la ville, bourg ou village dont ils sont natifs et habitants, sans qu’ils puissent vaguer et demander l’aumône ailleurs qu’au lieu où ils sont. Et à ces fins les habitants seront tenus à contribuer à la nourriture desdits pauvres selon leurs facultés à la diligence des maires, échevins, consuls et marguilliers des paroisses".]

En 1675 Maurice GIGOT fit une donation sous certaines conditions audit Grand Bureau des pauvres de Paris, d'une rente de 22 livres, 2 sols, 2 deniers tournois pour Catherine Avrillon, l'une des pauvres du Grand Bureau de la ville de Paris, de l'aumône de la paroisse Saint-Etienne du Mont, demeurant à Paris, rue des Trois-Portes, paroisse susdite. Pourquoi Catherine AVRILLON et quels étaient les termes de la donation ? Maurice GIGOT et Catherine AVRILLON était presque voisins et fréquentaient la même paroisse. La somme donnée étant très précise, ne serait-ce pas une aide ponctuelle pour régler une dette ?

Domicile des GIGOT rue Galande - Domicile de C. AVRILLON rue des Trois-Portes


Sources :
- le Blog de Gallica : les Petites Maisons : https://gallica.bnf.fr/blog/15092022/les-petites-maisons?mode=desktop
- Kaplow Jeffry. La population flottante de Paris à la fin de l’Ancien Régime. Annales historiques de la Révolution française, n°187 :https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1967_num_187_1_3877
- Denise Turrel, « Une identité imposée : les marques des pauvres dans les villes des XVIe et XVIIe siècles », Cahiers de la Méditerranée :http://journals.openedition.org/cdlm/97
-Le grand bureau des pauvres de Paris au milieu du XIIIe et contribution à l'histoire de l'assistance  publique Cahen Léon 1904 : http://numelyo.bm-lyon.fr/BML:BML_00GOO0100137001104797647
- Daniel Roche, Paris capitale des pauvres : quelques réflexions sur le paupérisme parisien entre XVIIe et XVIIIe siècle : https://www.persee.fr/doc/mefr_0223-5110_1987_num_99_2_2934
- Fosseyeux Marcel. Les premiers budgets municipaux d'assistance. La taxe des pauvres au XVIe siècle : https://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1934_num_20_88_2700

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