O comme Obstétrique et Chirurgie

Le grand-père maternel de Magdeleine, Maurice GIGOT n'intégra pas le corps de métier des boulangers, profession exercée par les autres membres de sa famille mais fut chirurgien de robe longue. Il mourut à l'âge de 80 ans environ après une carrière relativement longue. Il fut prévôt de l'ancien collège de chirurgie puis de la nouvelle compagnie et termina comme doyen de de la communauté de Saint-Côme à l'Université de Paris.

La liste funèbre des chirurgiens de Paris 

Au début du XVIIème, les chirurgiens étaient séparés en deux groupes :
- les chirurgiens-barbiers dits de robe courte qui soignaient clous, anthrax, bosses, rasaient et coupaient les cheveux, ouvraient les abcès, saignaient et appliquaient les ventouses.
- les maîtres chirurgiens dits de robe longue car ils portaient une longue soutane noire. Réunis en confrérie, ils pratiquaient les seules opérations possibles de l'époque : trépanation, cure de hernies, fistules, taille viscérale et amputations, abaissement de la cataracte, exérèse des tumeurs, ligatures des varices...


Le médecin, le chirurgien et l'apothicaire - Miniature de Guy de Chauliac

Son statut de chirurgien permit sans doute à Maurice GIGOT de s'unir en secondes noces à Marguerite NOËL dont l'oncle Antoine PIETRE était également chirurgien et fils de chirurgien. Le fils d'Antoine, Nicolas devint à son tour chirurgien.

Deux des fils de Maurice GIGOT, François-Maurice et Nicolas-Maurice furent comme leur père chirurgiens. Nicolas était major du régiment royal étranger en qualité de chirurgien quand il décéda en 1713 au siège de Landau. Quant à Marguerite Madeleine une de ses filles, elle épousa en 1676 Philippe PEU lui aussi chirurgien de son état.

La carrière de Philippe PEU va s'orienter vers l'obstétrique. En 1694, il publia un ouvrage intitulé "Pratique des accouchements" considéré comme l'un des meilleurs à l'époque, où il condamne l'usage des crochets de MAURICEAU. François MAURICEAU était l'un des premiers à faire de "l'art des accouchements" ou obstétrique une spécialité. Comme Philippe PEU, il joua un rôle important dans l'obstétrique moderne. Les relations entre les deux hommes furent houleuses et François MAURICEAU, réputé "d'une grande probité, prudence et habileté" mais aussi "un prodige de fierté et un monstre d'orgueil"  répondit à Philippe PEU par œuvres interposées.
En réponse à l'ouvrage de Philippe PEU, il en conclut que les observations faites par ce dernier devaient être fausses vu le nom de l'auteur ! L'injurié défendit sa cause en 1695 avec un essai intitulé "Réponses aux observations de Mauriceau". On attribue à Philippe PEU plus de 5000 accouchements au cours de sa carrière ! Il décéda en 1707 et le seul fils qu'il eut avec Marguerite Madeleine GIGOT, prénommé Louis, devint avocat.

Pratique des accouchements - P. Peu 1694

En dehors des archives disponibles au CARAN, voici la source qui m'a permis de retrouver la trace de mes chirurgiens parisiens : "La liste funèbre des chirurgiens de Paris, entre 1315 et 1722" disponible en ligne : BIU Santé

Sources : 

Histoire des chirurgiens, des barbiers et des barbiers-chirurgiens
Précis d'histoire de la médecine - J. Bouillet - Gallica
Le grand dictionnaire historique - L. Moréri - Gallica
Biographie médicale par ordre chronologique - D. Leclerc - Gallica

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