V comme la Vendée d'Elbée

Maurice Joseph Louis GIGOT dit GIGOST d'ELBÉE nait en 1752 à Dresde où son père est le conseiller privé du Roi de Pologne. Rentré en France après le décès de ce dernier, il sert dans le régiment du Dauphin. En 1781 il est lieutenant au 5ème régiment de chevau-légers. En 1783 il démissionne de l'armée et se retire à Beaupréau. Il épouse le 17 novembre 1788 à La Gaubretière en Vendée, Marguerite Charlotte du HOUX d'HAUTERIVE.

Contrat de mariage d'Elbée/du Houx - 
étude de J. Forestier notaire à La Gaubretière, 17 novembre 1788, AD 85 

En 1789 Maurice est favorable au nouveau système et représente le 14 juillet 1790 le Maine et Loire lors de la Fête de la Fédération à Paris.
Cependant peu après il émigre à Coblence et devient l'aide de camp du général La Saulais. En 1792 il est forcé de rentrer en France afin d'éviter la confiscation de ses biens. En 1793 il s'engage dans l'armée vendéenne aux côtés de Stofflet, Cathelineau, Sapinaud et La Rochejacquelein.
Reconnu comme Généralissime, il participa à plusieurs batailles. Lors de celle de Cholet en octobre 1793, il fut grièvement blessé. Trois mois plus tard à Noirmoutier, il fut traduit devant une commission militaire. Condamné à mort, il fut fusillé sur la place publique entre le 6 et le 9 janvier 1794. On dit qu'il y fut amené en fauteuil, ses quatorze blessures ne lui permettant pas de se tenir debout. Son épouse fut fusillée vingt jours plus tard. Ils laissèrent un enfant prénommé Louis Maurice Joseph âgé de 8 mois confié aux bons soins d'une nourrice Julie CASTILLON, puis de ses tuteurs Joseph-André DURAND et Nicolas DUPAS. Il mourut à l'hôpital de Postdam en 1814 suite aux blessures qu'il reçut lors de la bataille d'Hanau.

Mort du général d'Elbée, huile sur toile de Julien Le Blant, 1878, Musée de Noirmoutier.

L'image qu'il a laissé est celle d'un homme pieux et courageux surnommé le "Sage" ou le "Nestor" de la Grande Armée. Ses soldats l'avaient surnommé le "Général la Providence". Il reste connu pour le "Pater de d'Elbée" lors de la bataille de Chemillé quand les vendéens se rassemblèrent devant l'église en réclamant la mise à mort des prisonniers républicains qui y étaient enfermés. Il leur demanda de réciter le Pater Noster et quand ceux-ci arrivèrent aux paroles "pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés", il les interrompit : "Arrêtez ! Ne mentez pas à Dieu ! Vous osez lui demander de vous pardonner comme vous pardonnez aux autres alors que vous êtes prêts à vous venger de vos ennemis !" Les prisonniers furent sauvés.

Maurice Joseph Louis Gigost d'Elbée,
 huile sur toile de Paulin Guérin, 1827, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

Il est plaisant de noter que bien que mes branches paternelles et maternelles n'aient aucune proximité géographique, l'environnement des GIGOT de Beaupréau d'ascendance paternelle s'est trouvé être celui de mes ascendants maternels, et que "l'Elbée" "cousin" paternel a  mené au combat certains de mes ancêtres maternels comme Jacques TARRAULT (sosa 100) et René BANCHEREAU (sosa 104).



Dossiers de pension des combattants vendéens - AD49 

Sources :
- Histoire de guerres de Vendée - Emile Gabory - Perrin
Henri Baguenier Desormeaux - Documents sur Noirmoutier et sur la mort de d'Elbée et de ses compagnons : https://books.google.fr/booksid=ECE6zL3MfwIC&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false
- Abbé F. Chevalier - d'Elbée Généralissime des Armées Vendéennes : https://fr.calameo.com/books/0001070448fe9f85ebe4d

Commentaires