H comme Hélène, Paul et Virginie et... Pamplemousses

Jean François Victor de BERMON marchand de son état est un des petits fils de Magdelaine GOUSSAULT. Le 1er février 1780 il épouse Hélène Elise BONHOMME à Muret près de Toulouse. De ce mariage deux enfants verront rapidement le jour en 1782 et 1784 mais décèderont peu-après en 1787 et 1790.

Bertrand BONHOMME, frère ainé d'Hélène, décide à cette époque là de s'expatrier et s'installe alors en Isle de France (actuelle Ile Maurice) dans la commune de Pamplemousses.
Sous le nom de ce fruit exotique, se cache une commune qui doit sa notoriété au magnifique jardin botanique tropical renfermant des espèces originaires des quatre coins du monde. En 1770, Pierre Poivre, intendant de l'Isle de France, comme se nomme alors l'Ile Maurice, achète la propriété Mon Plaisir de La Bourdonnais, où il crée l'actuel jardin de Pamplemousses, en y introduisant des espèces végétales du monde entier. Au muscadier et giroflier, il va ajouter le camphrier, le laurier, des arbres et épices des Antilles, d'Inde, d'Afrique, de Chine… enrichissant sans cesse ses collections, développant de plus en plus le jardin. Celui-ci, racheté par le roi de France, continuera à s'embellir grâce à d'autres botanistes qui poursuivront l'œuvre de Pierre Poivre, faisant du site un endroit réputé. Sont venus s'ajouter au fil des ans, fleurs, fougères, araucarias, orchidées, bougainvilliers, et surtout de nombreuses espèces de palmiers.
Bertrand, lui, ne vient sûrement pas là pour la beauté des lieux mais pour commencer une nouvelle vie et probablement pour faire fortune puisqu'il s'installera comme armateur de corsaires. 


Peu après 1790, Hélène et son époux, au terme d'un voyage éprouvant d'environ cinq mois, rejoindront Bertrand. Et contrairement au paysage idyllique décrit ci-dessus, Hélène découvrira en Isle de France, une voirie quasi-inexistante, des rues et des cours non pavées, des maisons encore en bois pour certaines, un climat tropical tempéré mais sujet aux cyclones, une hygiène quasi-inexistante (la petite vérole ayant fait des ravages) et la séparation des classes sociales : les blancs, les libres et les esclaves.
Le couple aura encore trois enfants, en 1802 des jumeaux Philippe Charles François et Joseph Jean Henri et en 1803 Adélaïde.
A ce jour je n'ai retrouvé que la trace d'Adélaïde décédée le 17 juillet 1831 et dont la pierre tombale se trouvait encore au Cimetière "des blancs" de Pamplemousses en 2013 où elle est désignée sous le nom de Mme Henry. Adélaïde épousa le 10 novembre 1819 à Pamplemousses René Henri Motet de Torvilliers dont le père, originaire de l'Aube, était arrivé sur l'île en 1787. Ce dernier exerçait alors la fonction de capitaine commandant au régiment du Corps Royal de l'artillerie des colonies et fut par la suite député de Pamplemousses en 1793 puis occupa le poste d'officier municipal en tant que major de quartier. 
Si les registres de Maurice sont quelquefois lacunaires, l'obstacle le plus important dans mes recherches est l'année 1810, date à laquelle l’île devient anglaise. Aucun registre n'est consultable en ligne au delà de cette période.

Tombe du beau-père d'Hélène - Antoine René MOTET

Et Paul et Virginie dans tout cela ? 
Le roman de Bernardin de Saint-Pierre est publié en 1788 et se déroule sur l'Ile Maurice. Selon la légende, l'amitié puis l'amour de Paul et de Virginie étaient purs et sincères, symbolisant l'unité et la fraternité entre les différentes communautés de l'île.
Dans le jardin de Pamplemousses, au fond d'une allée baptisée Paul et Virginie, un monument sans inscription est désigné, par la tradition orale, comme le tombeau des amoureux.
Hélène aurait presque pu les croiser...

Tombeau fictif de Paul et Virginie

Commentaires

  1. Ce bel article me donne l’occasion de mettre à l’honneur le Lyonnais Pierre Poivre.
    Poivre est un collatéral de cousins éloignés, c’est un homme tellement passionnant que je m’y suis intéressée. Sa femme a inspiré le personnage de Virginie. Pierre Poivre s’est alors empressé de renvoyer son ami Bernardin de Saint-Pierre, en France pour l’éloigner de l’île Maurice.

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