J comme les Journées de la Grande Terreur

« Près de l’ancien village de PICPUS, aujourd’hui enfermé dans le faubourg Saint-Antoine, sous les murs du jardin qui appartenait aux Chanoinesses de Saint-Augustin, dans un coin de terre qui n’a pas trente pieds carrés d’étendue, repose treize cents victimes qui ont été immolées, à la barrière du trône, en moins de six semaines, depuis le 14 juin au 27 juillet 1794 (du 26 prairial au 9 thermidor an II). »

Cet évènement tragique de la période révolutionnaire, nommé "la Grande Terreur", a emporté avec lui Jean Antoine Valentin de JUGONOUX l'époux de Thérèse Christine Julie de BERTRAND petite-cousine des enfants de Magdelaine. Jean, baron de Poucharramet près de Toulouse, appartenait à la chambre Tournelle comme conseiller et siégeait à la chambre des requêtes du parlement de Toulouse.

Nous sommes le 3 novembre 1790, jour où l'Assemblée Nationale vote un décret qui proroge sans limitation les vacances des parlements du roi : "Tant qu’ils existeront, les amis de la liberté ne seront pas sans crainte, et ses ennemis, sans espérance" (Alexandre de Lameth).
Le parlement de Toulouse est le plus ancien du royaume après celui de Paris, mais aussi le plus prestigieux par l'étendue de son ressort, l'autorité et la fortune de ses membres. La disparition de ce dernier aboutira à des évènements dramatiques qui vont conduire les conseillers du parlement à la geôle puis au bourreau.

Malgré un mauvais état de santé, Jean de JUGONOUX sera appréhendé et conduit à la prison de la Visitation. Il fut ensuite conduit à Paris, jugé, condamné à mort et guillotiné sur la place du Trône renversé (place de la Nation) avec 54 autres conseillers au Parlement de Toulouse le 6 juillet 1794 (18 messidor an II). Tous comme ennemis du peuple et ayant pris part à la coalition des parlements, notamment aux arrêtés et délibérations de celui de Toulouse, bien qu'il eut pu prouver qu'il était absent lors de ces délibérations à l'aide des certificats de résidence et de civisme délivrés par les officiers de Poucharramet le 30 floréal an II ! Robespierre suivra bientôt le même chemin puisqu'il fut guillotiné quelques jours plus tard le 27 juillet 1794.


Afin de se débarrasser des corps qui s'entassent et dont on ne sait plus quoi faire, on trouve un terrain disponible peu éloigné de la guillotine : le jardin de l'ancien couvent des religieuses chanoinesses de Saint-Augustin, chassées des lieux en 1792. Deux fosses y furent creusées qui contiendront 1306 personnes dont 197 femmes (on y dénombrera 159 nobles, 178 militaires, 136 moines et 23 nonnes).

Jean de JUGONOUX laisse derrière lui deux filles âgées respectivement de un et deux ans.


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