P comme Peintre pastelliste

Qu'ont en commun Elisabeth VIGÉE le BRUN, Adélaïde LABILLE-GUIARD et Elisabeth de SAINT-LÉONARD en cette fin de XVIIIe siècle ? La peinture, et plus précisément le pastel.
Si les deux premières sont connues et reconnues comme des peintres professionnelles, la vie picturale d'Elisabeth fut bien plus intimiste.
Née Jeanne Marie Elisabeth de BERTRAND, cette cousine des enfants de Magdeleine, prendra pour nom d'artiste le nom de terre de sa famille : SAINT-LÉONARD. Elle est la belle-sœur de l'infortuné Jean de JUGONOUX, mais aussi sa nièce, ce dernier ayant épousé la demi-sœur consanguine d'Elisabeth.
Je ne connais pas le parcours qu'a suivi Elisabeth pour son apprentissage. Vivant à Toulouse a-t-elle pu bénéficier de cours de peinture ? A-t-elle fréquenté une quelconque académie, ou bien un maître a-t-il accepté de lui prodiguer un enseignement artistique ?

Portrait de Thérèse Christine Julie de BERTRAND sœur d'Elisabeth et épouse de J.A.V de JUGONOUX

A cette époque les femmes sont "éloignées" des formations académiques et artistiques car elles ne peuvent pas suivre l'enseignement aux côté de jeunes hommes. Contrairement à l'Académie Royale de Paris (14 femmes reçues en 145 ans d'existence), les femmes peuvent être admises plus facilement à l'Académie Saint-Luc.
L'Académie Royale de peinture de Toulouse a été créée en 1750. Dès 1757, les femmes et les jeunes filles peuvent participer aux cours à leur demande mais doivent être accompagnées d'une "femme chaperon". L'étude du modèle vivant leur est cependant interdit.
Que reste-il de l'œuvre d'Elisabeth ? Probablement plusieurs tableaux mais aucun que n'ai pu retrouver dans un musée. Seulement au hasard de mes recherches deux tableaux vendus aux enchères, son nom dans les listes des artistes sur le marché de l'art et une notice de Neil JEFFARES, historien de l'art spécialisé dans les pastels du XVIIIe, qui accompagne le tableau "Dame en robe blanche" indiquant que son grand-père Jean-Gabriel de BERTRAND, frère de mon ancêtre, était un collectionneur d'art réputé !

"Dame en robe blanche" - mai 1794

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