Y comme les Yeux et les Enseignes

Au Moyen-Age, l'enseigne est le moyen pour se faire connaître au sein de la ville. Elle arbore alors un symbole, un emblème sculpté ou peint sur la façade. Certains commerces se placent sous protection religieuse et l'enseigne utilise des figures de saintetés. Je vous ai présenté dans le billet "Urbanisation de Paris"  celle du 42 rue Galande qui représente Julien l'Hospitalier saint-patron des voyageurs et qui indiquait à ces derniers une auberge où se reposer.

Les rues ne sont pas encore numérotées et les enseignes ont avant tout une fonction sociale puisque la population ne sait pas lire. L'enseigne devient un repérage, une adresse.
Le plus souvent elles indiquent les échoppes des différents corps de métier et présentent aux passants le travail proposé par l'artisan. Ce sont les hôteliers qui ont été les premiers à recourir à cette indication suspendue à une potence perpendiculaire au mur. En 1647 devant la multiplicité des enseignes un arrêt du Parlement de Paris en règlemente l'usage et en 1761 elles seront supprimées dans leur agencement initial à cause des nombreuses chutes accidentelles.

"L'histoire des enseignes de Paris" - Edouard FOURNIER

D'après diverses études, il semblerait que les animaux dominent le groupe des enseignes parlant de la nature, lui même groupe qui l'emporte dans l'ensemble des enseignes.

En 1586 Pierre SUCCAT est domicilié  rue de la Calandre à l'enseigne de l'"Âne mené". Sa famille vivait-elle dans une demeure protégée par cet animal symbole d'humilité et de travail ? Le choix de cette enseigne dépendait-il du propriétaire de la bâtisse ou d'un choix postérieur à son acquisition ? Il semblerait que ces derniers étaient le fruit des goûts et des croyances de chaque propriétaire et que les enseignes, en tant qu'images, portaient "sens et symboles qui ne pouvaient être totalement laissées à la seule fantaisie des propriétaires." Quoiqu'il en soit il est difficile d'estimer la permanence de l'enseigne d'une maison, celle-ci semblerait être en moyenne d'une cinquantaine d'année. Permanence beaucoup plus longue dans la famille GIGOT (maitres boulangers puis chirurgiens de robe longue) dont la demeure de la rue Galande arbore l'enseigne de la " roze blanche" depuis 1570 et ce pendant au moins 150 ans.

Un recensement des enseignes parisiennes au travers des actes notariés a été établi sur le Généawiki.

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