I comme INDIENNE
L'indienne est une étoffe qui arrive en France sous Louis XIV grâce à Colbert qui crée la Compagnie des Indes puis la Compagnie du Levant. Le port de Marseille reçoit ces tissus et la région va alors se lancer dans l'impression de toiles indiennes brutes. Ces toiles ont alors beaucoup de succès, leurs prix sont peu élevés, les couleurs sont chatoyantes et elles sont faciles d'entretien.
Devant tant de qualités, les drapiers et les soyeux français vont faire pression sur le roi qui va règlementer la fabrication et l'usage des toiles imprimées ou peintes en 1686. Les toiles blanches seront cependant toujours autorisées et on verra en Provence se développer les techniques du piqué et de la broderie en relief.
Néanmoins les indiennes n'ont pas disparu et on trouve ces toiles dans les costumes traditionnels provençaux. En effet les tissus initialement en toile, cadis, chanvre ou laine se transforment et sont remplacés par des cotonnades. Les motifs se diversifient : rayures, fleurs ou motifs persans avec en parallèle un recours de plus en plus large aux indiennes qui sont notamment produites à Orange ou à Avignon. Ces deux villes avaient "échappé" à
l'interdiction et la fabrication d'indienne a perduré, les indienneurs
ouvrant alors de nouvelles manufactures.
Le fichu provençal peut être d'indiennes reproduisant souvent des motifs persans. Le caraco est confectionné en indienne doublée d'un autre tissu moins noble, les jupes des bastidannes et des artisanes sont elles aussi réalisées en indienne ou en conjuguant le piqué sur l’indienne.
Atelier de couture à Arles vers 1785 - Antoine Raspal - musée Réattu Arles |
Je crois qu'on appelle le pique et broderie en relief: Le Boutis. Annick H.
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