LA MAISON DE POUPEE DE PETRONELLA OORTMAN

C'est en lisant "Le miniaturiste" de Jessie Burton que j'ai redécouvert l'existence des poppenhuizen, ces maisons de poupée que possédaient les riches allemandes et hollandaises au XVIème et XVIIème siècles, et dont la mode a été lancée au XVIème siècle à Nuremberg
A l'instar des hommes et de leurs cabinets de curiosité, leurs épouses créaient des maisons de poupée qui en plus d'une distraction, symbolisaient leur statut social : véritables œuvres d'art, elles reproduisaient fidèlement leur demeure. C'est en visitant le Rijksmuseum d’Amsterdam que Jessie Burton a découvert celle de Petronella Oortman, épouse d'un riche marchand de soie hollandais : une maison de poupée haute de 2,55m et large de 1,90m comprenant neuf pièces, reproduisant au détail près, dans les mêmes matériaux, l’intérieur d’une demeure hollandaise cossue du XVIIème siècle. Pour exemple, les assiettes qui font entre trois et six centimètres de diamètre ont été fabriquées sur commande en Asie.
Si les divers objets du cabinet de curiosités de l'époux pouvaient être appréciés dans un salon de réception, on devait pouvoir montrer aux visiteurs de la famille toutes les fonctionnalités de la demeure de leur hôte. La maison de poupée de Petronella possède en bas à droite le cabinet de curiosité de son époux.
Ces maisons, fabriquées sur commande et réalisées par des artisans, décorées avec des originaux, des peintures miniatures et des peintures murales commandées à des peintres hollandais, coûtaient parfois aussi cher qu'une vraie maison. Petronella aurait dépensé plus de 20.000 florins de l'époque, soit le prix d'une demeure le long d'un canal d'Amsterdam.


Maison de Petronella Oortman


Il existe quatre maisons de poupée dans les musées hollandais. La plus ancienne est celle de Petronella de la Court (1670-90) exposée au Centraal Museum à Utrecht. Celle de Petronella Oortman (1686-1710) et celle de Petronella Dunois (qui faisait partie de sa dot) se trouvent au Rijksmuseum à Amsterdam. Le Gemeentemuseum à la Hague abrite celle de Sara Rothé mariée à un riche marchand d'Amstel et qu'elle avait commandée à l'artisan Jan Meijjer avec la demande expresse de rajouter des pièces supplémentaires, le mobilier étant fabriqué par d'autres artisans.



Maison de Petronella Dunois



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