Q comme QUILLE

Les premiers jeux de quilles sont présents dès l'Antiquité en Égypte. Les Égyptiens auraient joué avec de petits objets en albâtre en forme de vase, des billes en porphyre blanc ou des cubes en marbre blanc veiné, ils sembleraient avoir aussi utilisé de longs piquets pointus ou des couteaux qu'il fallait planter au sol. Mais quelle que soit la forme de la "quille", le but du jeu était de la planter dans le sol le plus loin possible. Les adversaires tentaient ensuite de la déterrer à l'aide d'un bâton, qu'ils devaient planter à sa place. 
Le jeu de quilles arrive en France au XIIe siècle sous le nom de quilles au bâton, ou "piquarome" (car il fallait envoyer les quilles à Rome, c'est-à-dire très loin). Son succès est tel que les autorités royales l'interdisent en 1319 puis en 1560 car il détournerait les bons bourgeois de Paris de leurs occupations laborieuses, et inciterait les citoyens à délaisser les armes.
A partir du XVIe siècle le bâton est remplacé par une boule et les piquets par des pièces de bois debout. Au XVIIIe siècle, toutes les classes sociales y jouent en Europe et au XIXe siècle c'est devenu un phénomène de société : c'est un sport et le sport est salutaire pour le corps. Plus d'interdiction car c'est un jeu d'adresse et non de hasard, pas de triche possible : ou la quille est tombée, ou elle reste droite...
La règle est simple : Diderot et d'Alembert précisent "la boule au jeu de quilles, c'est un morceau de bois parfaitement rond et percé d'un trou pour mettre le pouce et une espèce de mortaise pour les autres doigts de la main"... pour la suite il faut tenter d'abattre les neuf quilles d'un seul coup.
Entre les deux guerres, la mécanisation touche le jeu de quilles et le relevage devient automatique, c'est la naissance du bowling.
De ce jeu est née l'une de nos expressions. Quand aucune quille n'est renversée, le coup est blanc, et dans certains patois, un coup est un chou, d'où "faire chou blanc"...


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