J : JEUNE SERVANTE

Chez les BENOIST, la vie est probablement rude en 1901. Rosalie Marie a donné naissance à huit filles depuis 1886, dont deux les ont déjà quittés. Cette même année 1901, Irma verra le jour suivie de près en 1902 par Renée la dernière de la fratrie. Aucun garçon afin d'aider Joseph le père à la ferme. La famille vit aux Vernelles dans la commune de Bouillé-Saint-Paul, sous le même toit que Françoise Rosalie DIGUET rentière au recensement de 1901. Rien de plus normal puisque Françoise Rosalie, veuve, est la mère de Rosalie Marie sa fille unique. Néanmoins chaque ménage semble indépendant. 

Joseph est qualifié quant à lui de propriétaire-cultivateur. Ce terme est récurrent au début du siècle pour nommer les cultivateurs possédant un lopin de terre. 

Recensement de Bouillé-Saint-Paul 1901 - AD79

Lors de ce recensement ne vivent avec eux que leurs trois plus jeunes filles : Clémence 9 ans, Marie 7 ans et Yvonne âgée de 22 mois. 


Aminthe l'ainée âgée de 15 ans est probablement déjà placée. Je ne la trouve pas dans les recensements des communes alentour en 1901 et 1906. La photo ci-contre datée probablement de 1906 est la seule trace de cette période avant son mariage qui aura lieu en 1909, elle y a noté au verso "Amitiés à tous. Bonjour de Vrines". Était-elle en apprentissage ou travaillait-elle ? Le décor du studio du photographe est-il en rapport avec le métier des trois jeunes filles  ? 



En 1901 Florentine âgée de 13 ans est placée comme servante chez Jean TOURET dont le beau-père Joseph BENOIST est un cousin éloigné. Emilienne n'a que 11 ans et est elle aussi déjà placée chez François Marcheteau. Toutes deux étaient probablement "servantes de ferme" c'est-à-dire bonnes à tout faire. Le travail qui leur incombait était dur : la servante aidait à la tenue du ménage, soignait les poules, participait à la traite, allait chercher l'eau du puit, s'occupait de la "buge" c'est-à-dire de la lessive, reprisait les vêtements... et avait pour seul jour de congé le dimanche avant de rentrer tôt chez son patron pour participer à la traite du soir. En 1906 Florentine est toujours servante et vit à nouveau chez ses parents. Emilienne quant à elle a changé de patron mais n'a pas rejoint le foyer familial. 

Commentaires