Lors de mes premières recherches sur les traces de Jean Pierre BERTRAND l'oncle par alliance de Magdeleine, j'avais découvert sur FILAE de quoi piquer ma curiosité :
Après quelques recherches, je découvre que Jean Pierre BERTRAND "a trempé" dans une affaire qui a fait grand bruit et qui en 1730 contraindra à la démission le contrôleur général des finances de Louis XV, Michel Robert LE PELLETIER DES FORTS.
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Michel Robert LE PELLETIER DES FORTS - Hyacinthe RIGAUD - 1727 |
Le 3 mars 1730 Jean Pierre BERTRAND et son domestique sont emprisonnés à la Bastille ainsi que le dénommé PETIT, son courrier, ce dernier arrêté "nanti" de la somme de 14.000 livres. Le courrier sortira dès avril 1730 et le domestique devra attendre son maître jusqu'au 23 décembre 1730.
Jean Pierre BERTRAND fut emprisonné avec ses comparses : Antoine DAVEZIES banquier et agent de change qui donna son nom à cette affaire, sorti en mai 1732 et transféré dans plusieurs lieux successifs notamment à la citadelle de Doullens, son agent, secrétaire du roi Nicolas THOMAS sorti en mai 1730, Jean-Baptiste JACQUEMIN MONTLYS de DORMECOURT écuyer sorti en juin 1730 et Antoine NICOLAS caissier de la compagnie des Indes sorti en décembre 1730.
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Manuscrit de la bibliothèque de l'Arsenal - Archives de la Bastille - 2e section - prisonniers dossiers individuels |
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Manuscrit de la bibliothèque de l'Arsenal - Archives de la Bastille - 3e section - administration intérieure de la Bastille - sortie des prisonniers
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Cette affaire n'a jamais été très claire et il semblerait que tout aurait été fait pour "couvrir" alors LE PELLETTIER DES FORTS puisque malgré sa démission il deviendra la même année ministre d'état.
On a indiqué que c'était une intrigue tramée par CHAUVELIN alors garde des sceaux et qui sera disgracié en 1737. Le bruit courut aussi que pour spéculer, LE PELLETIER DES FORTS s'était fait remettre des titres déposés dans les caisses de la Compagnie des Indes, sa femme et son beau-frère le conseiller d'état LAMOIGNON de COURSON étant ses complices, les détournements opérés montaient à 5 ou 6 millions. On afficha une nuit sur sa porte ce placard : "Maître à rouer, femme à pendre, et commis à pilorier !".
En réalité, la situation de caissier général de la Compagnie des Indes amena Antoine NICOLAS, un des prévenus, à se rendre complice de LE PELLETIER en entretenant à la Bourse de Paris une hausse factice du cours de l'action. Sur ordre secret du ministre, le dit NICOLAS remit frauduleusement à Antoine DAVEZIES et Jean Pierre BERTRAND des actions déposées par leurs propriétaires à la caisse de la Compagnie. Opérant sur ordre du ministre, les deux banquiers vendaient ses actions au comptant et avec le produit de la vente, ils finançaient des achats à terme répétés pour entretenir la hausse. La découverte de la fraude outre la démission de LE PELLETIER DES FORTS entraina l'effondrement du cours de l'action à la Bourse.
Bien plus tard, on en vint donc à la conclusion que le vrai coupable était bien LE PELLETIER, homme honnête mais inepte en matière de finances ! Un comble pour un contrôleur général des finances ! Et Antoine DAVEZIES fut l'infortuné agent de change qui écopa de la peine, le bouc émissaire puisque le seul poursuivi, les autres inculpés étant disculpés..
Le dossier DAVEZIES au CARAN n'a rien à envier à l'inventaire après décès de Jean Pierre BERTRAND puisqu'il comporte près de 250 pages.
Je me suis égarée dans les affaires de Jean Pierre BERTRAND car il reste encore à savoir s'il a joué un rôle dans le départ des femmes "Goussault".
Vous trouverez les archives de la bibliothèque de l'Arsenal qui comprennent les archives manuscrites de la Bastille sur Gallica. A consulter avant afin de retrouver le numéro du prisonnier : "Les lettres de cachet à Paris : étude suivie d'une liste des prisonniers à la Bastille (1659-1789)" - Frantz Funck-Bretano (Archive.org)
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