G comme la Gravidation de Rose BARTET
De l'union de Magdeleine GOUSSAULT et de Jean Olivier de BERMONT sont issus 9 enfants. Le quatrième, prénommé Jean Pierre Pie fut nommé de BERMONT d'ANTRAS quand il reçut les terres d'Antras près de Saint-Paul de Jarrat en Ariège où était domiciliée la famille. Il sera Maréchal des Logis de la première compagnie des Mousquetaires (celle du célèbre d'Artagnan), puis mestre de camp de cavalerie.
La descendance que je lui connais se résume à une seule fille, Marie, née vers la fin de l'année 1756 et dont je n'ai retrouvé ni le lieu ni la date de naissance. Ce fut aussi longtemps le cas pour le mariage de Jean Pierre Pie avec Rose BARTET la mère de Marie que j'ai vainement recherché. De mariage il n'y en a pas eu puisque un document en date du 13 septembre 1756 va faire la lumière sur cette énigme : une plainte déposée par Rose contre le sieur de BERMONT d'ANTRAS, lequel l'a rendue enceinte de ses œuvres. Dans un dossier d'une trentaine de pages Rose expose qu'elle a succombé aux promesses et desseins du sieur de BERMONT sous l'espérance qu'il lui a donné en diverses occasions de l'épouser.
Plainte pour gravidation - cote 1B160 - AD de l'Ariège |
Comme tout procès, il convient aussi de recueillir quelques témoignages. Le 14 février 1757, six témoins déposent.
- Volusien JOFFRES, maçon, appelé à réparer la métairie de Catala remarque que le sieur de BERMONT s'y tint tout le temps, que la demoiselle y vint plusieurs fois accompagnée d'amies et qu'ils se voyaient d'un air assez familier. Une fois les amies dans le jardin, les deux restaient seuls dans les chambres de la métairie.
- Marie PAILHES, journalière, en service chez l'accusé, a toujours vu que la plaignante était en liaison avec son maître, que cette dernière recevait des cadeaux, qu'ils se faisaient des signes des fenêtres de leurs domiciles respectifs, que Rose le rejoignait dans sa chambre au château et qu'ils se donnaient des baisers.
- Françoise LAFONT, domiciliée en face de chez la plaignante, les a vu en grande assiduité.
- Raymonde BONNARD, amie du père de Rose, a vu le couple très souvent ensemble depuis deux ans, soit le jour, soit la nuit de retour de la métairie de Catala.
- Catherine DELPONT, servante de l'accusé, dit les avoir vu très souvent ensemble de jour et de nuit, et dans le jardin, Rose se trouvant sur les genoux du dit de BERMONT. Elle ajoute qu'ils étaient en grande liaison et assiduité.
- Quant à Marie DELPONT, sœur de la précédente, cette dernière avoue que pendant 4 ou 5 ans avant le dernier voyage qu'a fait le sieur de BERMONT à Paris, elle l'a vu pratiquer la plaignante avec assiduité. Elle ajoute qu'elle dû aller chercher plusieurs fois la plaignante au château sur ordre du père de cette dernière.
En février 1758, Jean Pierre Pie traine :
Le jugement est enfin rendu en mars 1758. Le sieur de BERMONT est condamné à verser à la plaignante la somme de 2000 livres en tant que dommages et intérêts assortie d'une somme de 1500 livres pour les frais d'entretien et de nourriture de l'enfant, pour servir à son éducation quand elle aura atteint l'âge compétent. La sentence déclare que tous les biens présents et à venir du sieur de BERMONT, droits, voix et actions sont affectés et hypothéqués à la plaignante et lui permettront de les faire saisir pour la sûreté des condamnations contre lui prononcées. Cerise sur le gâteau il est condamné à une taxe de 50 écus !
Marie épousera en 1779 sous le patronyme de BERMONT, Pierre Boniface LAGRANGE perruquier de son état. Le couple aura 3 enfants dont deux décédés en bas-âge. Elle décèdera en 1785 sous le patronyme BARTET âgée de seulement 28 ans.
Décès de Marie - 1785 - AD 09 |
Quant à Rose et à Jean Pierre Pie, ils semblent avoir disparus car je n'ai aucune trace de leurs décès.
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