LES COLONS DE L'ISLE DE FRANCE

Au cours de mes recherches toulousaines, j'ai rencontré deux branches collatérales alliées parties faire fortune en Isle de France.
Jean François Victor de BERMONT et Hélène Elise BONHOMME se marient en 1780 à Muret près de Toulouse. Leurs familles qui comptent des négociants et des marchands ont fait fortune grâce au commerce, et pour celle de l'époux, a acquis sa noblesse grâce au capitoulat. Leurs deux premiers enfants naissent et décèdent en bas-âge à Muret.
Il semblerait que Jean François ait fait le premier voyage seul à Maurice, car il est mentionné arrivant en 1786 alors que son épouse se trouve encore en France avec un enfant. Il rejoint sans doute son beau-frère Bertrand BONHOMME installé à Maurice depuis 1778. Ce dernier a fondé une famille et est devenu armateur de corsaires. Leur oncle avait choisi Port au Prince des années plus tôt.
La famille s'établit à Pamplemousses au nord-ouest de l'île où j'ai retrouvé quelques traces de leur présence notamment dans les relevés faits par les cercles de généalogie français pour Maurice. Les derniers enfants du couple sont nés à Maurice en 1800, 1802 et 1803.
Sont-ils décédés à Pamplemousses ou bien rentrés en France ? J'ai seulement retrouvé la trace du décès d'une de leur fille Adélaïde Eloïse Victorine décédée en 1831.
Pour la famille TOUCHE l'aventure est similaire, mais les renseignements plus difficiles à trouver.
François TOUCHE, négociant, et Jeanne de VIGUIER se marient à Toulouse en 1722, leur dernier  enfant Emmanuel Noël Gabriel né en 1740, embarque en 1777 pour Port Maurice. Il y fera lui aussi souche et sa descendance sera très "exotique" : Durban - Bombay - les Seychelles - Saïgon.
Les recherches que j'ai entreprises sont loin d'être terminées car le goût de l'aventure semble à cette époque avoir gagné d'autres rameaux...

Isle de France en 1791

La colonisation des îles Mascareignes n'a débuté qu'à la fin du XVIIeme, et ce de manière beaucoup moins intensive qu'aux Antilles. 
Cet archipel à l'est de l'Ile Dauphine (Madagascar) comporte trois îles : l'Ile Bourbon actuelle Ile de la Réunion, l'Ile Rodrigues et l'Ile de France future Ile Maurice.
L'engouement colonisateur semble avoir été freiné d'une part par l'attrait qu'offraient les Caraïbes aux futurs colons, mais aussi peut être par la Compagnie des Indes dont dépendait l'archipel. Quoiqu'il en soit cette colonisation s'affirmera à l'Ile Bourbon après 1715, et seulement au temps de la Bourdonnais vers 1740 à l'Ile de France, prenant son essor dans les années 1770 quand la Compagnie des Indes perdra son privilège.
Les hollandais furent les premiers colonisateurs de l'Ile de France de 1598 à 1710, date à laquelle ils quittèrent l'île. La seconde vague de colonisation fut réalisée par les français en 1715 quand l'île devint possession française, jusqu'en 1810 quand les britanniques mirent fin à l'hégémonie française dans cette partie de l'Océan Indien. Le Traité de Paris fit perdre à la France l'archipel des Seychelles et celui des Mascareignes, excepté l'Ile Bonaparte (la Réunion) rétrocédée à la France. L'Isle de France comptait alors 80% d'esclaves pour la plupart originaires d'Afrique Orientale et 20% de colons : elle devint l'Ile Maurice. Néanmoins la présence française ne s'est pas éteinte et certains colons sont restés à Maurice. Les relevés effectués par les associations montrent leur présence encore récemment.
Pourquoi migrer aux Mascareignes au XVIIIe ? C'est un monde presque neuf et les relations commerciales que l'on peut y nouer avec la côte d'Afrique Orientale, l'Inde et la Chine sont en plein essor.
Bertrand-François MAHE de la BOURBONNAIS, gouverneur général des Mascareignes, et l'intendant Pierre POIVRE, respectivement dans les années 1740 et 1760, permettent à 'Isle de France de redorer son blason. Pierre POIVRE, chargé du développement des épices pour le commerce, mettra ensuite en place les premières structures de l'administration royale qui remplacera celles de la Compagnie des Indes. Il amorcera le développement économique de l'archipel en introduisant un grand nombre d'épices et en organisant des plantations.

Les Îles Mascareignes vers 1780. Dessin de Rigobert Bonne pour l'Abbé Raynal, Atlas de Toutes les Parties Connues du Globe Terrestre, Dressé pour l'Histoire Philosophique et Politique des Établissements et du Commerce des Européens dans les Deux Indes .

Sources : Association Maurice Archives - Cercle de Généalogie Maurice-Rodrigues - Revue d'histoire des colonies -

Commentaires

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  2. Bonjour Marino,
    bravo pour cet article.
    Le nom De Bermont m'intéresse particulièrement car j'ai des porteurs de ce nom dans mon ascendance, notamment un Pierre De Bermont De Puisserguier. Un lien avec Jean François Victor ?
    A ta disposition pour en discuter par mail.
    Bonne continuation

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  3. Merci Benoit. Ma branche de Bermont est originaire du département du Tarn et de Toulouse. Si certains restent à Toulouse, une branche part s'établir en Ariège et acquiert les terres de Saint-Paul de Jarrat près de Foix, ils deviendront les de Bermont de Saint-Paul. Je crois savoir que la branche des de Bermont de Puisserguier descend des de Bermont de Caylar. Si nos de Bermont ne cousinent pas, nous avons sûrement des lignages en commun puisque je trouve les de Puisserguier dans des branches collatérales des autres familles de mon ascendance dans le Languedoc. Nous pourrions comparer nos arbres !

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