O comme Offices
Dans l'enquête qui me permettrait de savoir ce qui est advenu du père de Magdeleine, j'avais émis l'hypothèse qu'il était peut-être ce François GOUSSAULT condamné en 1715 et dont j'avais écrit deux articles lors du ChallengeAZ : la geôle du Petit Châtelet et les malversations de François.
En me basant sur les listes données par Sophie Abdela dans son ouvrage "La prison parisienne au XVIIIe siècle", j'ai présumé que le patronyme qu'elle avait indiqué pour 1706 était peut être mal orthographié et que de TOUSSAINT on pourrait peut-être passer à GOUSSAULT. Il serait alors aisé de trouver la lettre de provision d'office de François...
Les lettres de provision d'office sous l'Ancien Régime, sont des lettres patentes qui sont établies lors de l'achat d'un office c'est-à-dire d'une fonction publique. La lettre indique les nom et prénom du titulaire et ceux de son prédécesseur, l'intitulé de l'office et son lieu d'exercice. D'autres informations peuvent transparaitre telle la date de naissance ou des informations sur la famille.
Toutes les lettres de provision d'office (de 1674 à 1790) se trouvent aux Archives Nationales série V1. Un projet de numérisation et d'indexation est en cours. Certaines d'entre elles ont fait l'objet d'un inventaire alphabétique sous forme de fiches mais pour les autres il faut chercher.
Toutes les lettres de provision d'office (de 1674 à 1790) se trouvent aux Archives Nationales série V1. Un projet de numérisation et d'indexation est en cours. Certaines d'entre elles ont fait l'objet d'un inventaire alphabétique sous forme de fiches mais pour les autres il faut chercher.
Fiche issue de l'inventaire alphabétique |
Après une visite aux AN, j'ai retrouvé assez rapidement la lettre concernant l'office de geôlier du Petit Châtelet puisque c'est bien François GOUSSAULT qui exerçait cette charge entre 1706 et 1715.
En 1706 François acquiert donc cette charge exercée jusqu'à présent par Louis Claude FIRMIN. La lettre va me révéler une information importante : la date et la paroisse de naissance de François grâce à l'extrait baptistaire que lui a fourni le prêtre de la paroisse Saint-Jacques de la Boucherie, son baptême a donc eu lieu le 13 novembre 1667.
Le François que je recherche s'est uni à Madeleine GIGOT (alors âgée d'environ 20 ans) en 1682. Si celui que je viens de trouver est bien le père de Magdeleine cela nous donnerait un mariage à l'âge de 15 ans... (en supposant une naissance suivie du baptême), ce qui me semble peu probable même si la paroisse est la bonne.
Ce François là serait donc plutôt le cousin germain du mien et fils de Jean GOUSSAULT, découvert récemment j'ai du mal à retracer son parcours. Marchand en 1698, je le retrouve contrôleur des fermes du roi à Vitry-le-François en 1730 puis receveur des aides à Péronne en 1738, mais de retour à Paris ponctuellement.
A l'issue du procès de 1715, le "François GOUSSAULT" de l'affaire était déclaré incapable de posséder à l'avenir charge et emploi public, et était banni pour 3 ans de la ville, prévôté et vicomté de Paris.
A moins qu'il n'existe un troisième François GOUSSAULT dans la famille...
Lettre de provision d'office de François GOUSSAULT - V/1/175 Archives Nationales |
Je commence à comprendre de mieux en mieux ce qu'étaient les offices. Quelques ancêtres parisiens étudiés dans le ChallengeAz m'ont donné l'occasion de rencontrer des fonctions étonnantes. Ton article complète tout cela, il faut se familiariser avec cette époque. Peut-être les personnages dont nous racontons l'histoire se sont croisés ...
RépondreSupprimer